
Le poème nous est parvenu grâce à l'unique exemplaire d'une copie du Xe siècle : son plus ancien propriétaire identifié est Lawrence Nowell, un érudit du XVIe siècle. Le manuscrit apparaît ensuite au XVIIe siècle dans le catalogue des possessions de Sir Robert Bruce Cotton ; malheureusement, la copie est irrémédiablement endommagée pendant l'incendie de sa bibliothèque en 1731.
Le chercheur islandais Grímur Jónsson Thorkelin effectue la première transcription du manuscrit en 1786 et la publie en 1815, sous l'impulsion d'une recherche soutenue par le gouvernement danois. Depuis lors, le manuscrit a souffert encore quelques dommages, et c'est donc la transcription de Thorkelin qui sert généralement de base aux philologues. La fiabilité de la lecture de Thorkelin a été mise en cause, notamment par Chauncey Brewster Tinker dans son édition regroupant les différentes traductions des chercheurs du XIXe siècle (The Translations of Beowulf).
Le manuscrit est connu sous le nom du « manuscrit de Beowulf », ou « Codex Nowell », ou encore « British Library MS Cotton Vitellius » puisqu'il se trouve désormais à la British Library de Londres
Beowulf est un poème d'exception dans le corpus de la littérature anglo-saxonne. Plutôt que de choisir un sujet chrétien, le poème retrace les hauts faits du héros éponyme, et ses trois principaux combats : Beowulf est un puissant guerrier goth (« Geat », une peuplade au sud de la Suède) qui voyage au Danemark pour débarrasser la cour du roi Hrothgar d'un terrible monstre mangeur d'hommes nommé Grendel. Après l'avoir vaincu, Beowulf double la mise en tuant la mère de Grendel, puis retourne dans les pays des Goths pour se mettre au service de son peuple et de son roi, Hygelac. Bien plus tard, après avoir succédé au monarque, il meurt lors d'un ultime combat contre un dragon cracheur de feu.
Beowulf commence avec l'histoire du roi Hroðgar, qui a construit pour ses gens le palais de Heorot. Lui-même, sa femme Wealhþeow et ses guerriers y passent leur temps à chanter et à faire la fête, jusqu'à ce que Grendel (un descendant de Caïn irrité par le chant de la Création) s'attaque au palais puis tue et dévore un grand nombre des guerriers de Hroðgar pendant leur sommeil. Hroðgar et ses gens, impuissants à se défendre des attaques de Grendel, abandonnent Heorot. Mais Grendel n'ose pas toucher le trône de Hroðgar, parce qu'il est protégé par un Dieu tout-puissant.
Beowulf, un jeune guerrier, entend parler des difficultés de Hroðgar et, avec la permission de son propre souverain, quitte sa patrie pour venir à son secours. Avec ses hommes, il passe la nuit à Heorot. Alors qu'ils sont endormis, Grendel entre dans le palais et se lance à l'attaque, dévorant un des hommes de Beowulf. Celui-ci, qui a fait jusque-là semblant de dormir, se jette sur Grendel et le retient par une prise au bras ; tous deux luttent avec une telle violence qu'il semble que la salle va s'écrouler sur eux. Les hommes de Beowulf tirent alors leurs épées et se ruent à son aide, mais une sorte de magie protège Grendel et empêche les épées de lui faire du mal. Finalement, Beowulf arrache le bras de Grendel qui s'enfuit chez lui pour mourir.

Deuxième combat : la mère-ogresse (v. 1251-1904)
La nuit suivante, après avoir célébré la mort de Grendel, Hroðgar et ses hommes passent la nuit à Heorot. Mais la mère de Grendel apparaît, attaque le palais et tue le guerrier le plus fidèle de Hroðgar, Æschere, pour venger la mort de son fils.
Hroðgar, Beowulf et leurs hommes traquent la mère de Grendel jusqu'à son repaire, sous un lac sinistre. Beowulf se prépare à la bataille ; il se voit offrir une épée, Hrunting, par un guerrier du nom d'Unferð qui avait douté de sa capacité à tuer Grendel. Après avoir convenu avec Hroðgar d'un certain nombre de conditions au cas où il mourrait (y compris que le roi s'occuperait de la famille de Beowulf et qu'Unferð hériterait de ses biens), Beowulf plonge dans le lac où il est rapidement repéré et attaqué par la mère de Grendel. Incapable de lui faire du mal à cause de son armure, elle le traîne au fond du lac. Là, dans une caverne contenant le corps de son fils et les restes de beaucoup d'hommes que tous deux ont tués, la mère de Grendel lutte contre Beowulf.
Elle semble d'abord l'emporter ; constatant que l'épée (Hrunting) que lui a donnée Unferð ne peut blesser son ennemie, Beowulf s'en débarrasse dans un geste de colère. Toujours protégé par son armure des attaques de son adversaire, Beowulf se saisit d'une puissante épée, arme ancienne forgée par les Géants, qu'il repère dans l'arsenal de la mère de Grendel (le poème nous dit qu'aucun autre homme n'aurait pu la soulever dans une bataille) ; il décapite alors son adversaire avant d'explorer son repaire ; ayant découvert le corps de Grendel, le héros lui tranche la tête et revient avec ce trophée à Heorot, où Hroðgar, reconnaissant, le comble de ses faveurs
Beowulf revient chez lui et devient finalement roi de son propre peuple. Il règne en paix pendant cinquante ans. Puis un jour, alors que Beowulf est très vieux, un esclave vole une coupe d'or dans le repaire d'un dragon à Earnaness pour racheter sa liberté. Quand le dragon s'en aperçoit, il quitte sa grotte plein de fureur, mettant le feu à tout ce qu'il aperçoit. Le roi Beowulf et ses guerriers accourent pour lutter contre le dragon, mais un seul d'entre eux, un jeune homme courageux du nom de Wiglaf, reste pour aider Beowulf, car les autres sont trop effrayés et s'enfuient. Avec l'aide de Wiglaf, Beowulf tue le dragon, mais meurt des blessures empoisonnées qu'il a reçues. Le trésor du dragon est enlevé de la grotte et, ironiquement, est enterré dans le tumulus de Beowulf — aussi inutile dans la terre qu'il l'avait été au-dessus d'elle.

Ecoutez ! Nous des lanciers Danes des années légendaires,
Des libres souverains clamés pour leurs victoires,
Comment leurs héritiers gagnèrent leur propre gloire.
Souvent Should, de Schef le fils, et ses porteurs de boucliers
De nombreuses places fortes, vidèrent les magasins
Il apeura les Chefs, lui naguère trouvé
Abandonné, et apeuré ; il fut vite célébré
Brilla sous les étoiles, objet de tous les contes
Jusqu'à ce que, à lui, tous vinrent prêter hommage
Débarqués de la mer, épaules courbées
Apportant des trésors. Et c'était un bon roi.
Un fils lui fut donné, après son couronnement
Dans l'année encore jeune. Dieu l'avait vite envoyé
Le peuple fut en liesse. Feu et mort oubliés
Qu'hier encore ils subissaient des anciens chefs
Depuis longtemps. Il fit leur prospérité,
Leur merveilleuse richesse, pour tous et pendant des années.
Beowulf était vanté, la renommée grandissait
De Should l'héritier, de par Shède, le royaume entier.
Ainsi le jeune homme prit la mer, bonnement entraîné
Armé par ses féaux, au service de son père,
Agit pour lui qui vieillissait. Droit dans la victoire
Solidaire de ses frères quand le combat venait -
Ses alliés lui restaient. A grands voiles il naviguait,
Tous les peuples il visitait et partout il triomphait.
Et puis Should s'en alla, au moment décidé
Pour retourner nager dans les ondes premières
Il fut raccompagné jusque dans l'eau, l'écume
Par ses chers camarades, comme il l'avait souhaité
Quand il riait encore, lorsque les fils de Should
Maîtres estimés des terres, depuis longtemps régnaient.
Dans le port se dressait, à la proue cerclée d'or
Glacée, prête à partir, la nef d'un dieu du Nord
Il fut allongé là, le souverain aimé
Entouré de trésors, sur le vaisseau armé
Majestueux, près du mât. Nobles étaient ses fortunés pairs
Des royaumes lointains, déposant leurs offrandes
Les plus belles jamais contées : la barre était ornée
De lances de bataille, et de casques guerriers
Les épées et les glaives, sur lui étaient posés
Une très grande richesse, afin de l'escorter
Et par les flots porté, au plus loin s'en aller
Des libres souverains clamés pour leurs victoires,
Comment leurs héritiers gagnèrent leur propre gloire.
Souvent Should, de Schef le fils, et ses porteurs de boucliers
De nombreuses places fortes, vidèrent les magasins
Il apeura les Chefs, lui naguère trouvé
Abandonné, et apeuré ; il fut vite célébré
Brilla sous les étoiles, objet de tous les contes
Jusqu'à ce que, à lui, tous vinrent prêter hommage
Débarqués de la mer, épaules courbées
Apportant des trésors. Et c'était un bon roi.
Un fils lui fut donné, après son couronnement
Dans l'année encore jeune. Dieu l'avait vite envoyé
Le peuple fut en liesse. Feu et mort oubliés
Qu'hier encore ils subissaient des anciens chefs
Depuis longtemps. Il fit leur prospérité,
Leur merveilleuse richesse, pour tous et pendant des années.
Beowulf était vanté, la renommée grandissait
De Should l'héritier, de par Shède, le royaume entier.
Ainsi le jeune homme prit la mer, bonnement entraîné
Armé par ses féaux, au service de son père,
Agit pour lui qui vieillissait. Droit dans la victoire
Solidaire de ses frères quand le combat venait -
Ses alliés lui restaient. A grands voiles il naviguait,
Tous les peuples il visitait et partout il triomphait.
Et puis Should s'en alla, au moment décidé
Pour retourner nager dans les ondes premières
Il fut raccompagné jusque dans l'eau, l'écume
Par ses chers camarades, comme il l'avait souhaité
Quand il riait encore, lorsque les fils de Should
Maîtres estimés des terres, depuis longtemps régnaient.
Dans le port se dressait, à la proue cerclée d'or
Glacée, prête à partir, la nef d'un dieu du Nord
Il fut allongé là, le souverain aimé
Entouré de trésors, sur le vaisseau armé
Majestueux, près du mât. Nobles étaient ses fortunés pairs
Des royaumes lointains, déposant leurs offrandes
Les plus belles jamais contées : la barre était ornée
De lances de bataille, et de casques guerriers
Les épées et les glaives, sur lui étaient posés
Une très grande richesse, afin de l'escorter
Et par les flots porté, au plus loin s'en aller
Partage