
Cette Fleur des saints se présente donc comme une fresque, haute en couleur, des saints les plus illustres, ceux qu'honore la liturgie et qui ont inspiré les écrivains et les artistes, ceux dont nos villes, nos villages, nos familles parfois, perpétuent le nom, ceux dont nous portons souvent le prénom. Pour chacun, Omer Englebert nous raconte ce qu'en dit l'histoire ou la légende, et nous indique les oeuvres et les vertus qui leur valut d'être célèbres en leurs jours mortels, ou de le devenir après leur mort.
pattybijoux, Posté le mercredi 22 avril 2015 03:48
Nuit de printemps
Le ciel est pur, la lune est sans nuage :
Déjà la nuit au calice des fleurs
Verse la perle et l’ambre de ses pleurs ;
Aucun zéphyr n’agite le feuillage.
Sous un berceau, tranquillement assis,
Où le lilas flotte et pend sur ma tête,
Je sens couler mes pensers rafraîchis
Dans les parfums que la nature apprête.
Des bois dont l’ombre, en ces prés blanchissants,
Avec lenteur se dessine et repose,
Deux rossignols, jaloux de leurs accents,
Vont tour à tour réveiller le printemps
Qui sommeillait sous ces touffes de rose.
Mélodieux, solitaire Ségrais,
Jusqu’à mon c½ur vous portez votre paix !
Des prés aussi traversant le silence,
J’entends au loin, vers ce riant séjour,
La voix du chien qui gronde et veille autour
De l’humble toit qu’habite l’innocence.
Mais quoi ! déjà, belle nuit, je te perds !
Parmi les cieux à l’aurore entrouverts,
Phébé n’a plus que des clartés mourantes,
Et le zéphyr, en rasant le verger,
De l’orient, avec un bruit léger,
Se vient poser sur ces tiges tremblantes.